Archives de catégorie : Bibliothèque

Hélène VIAL (dir.), La poésie augustéenne et la rhétorique

Hélène VIAL (dir.), La poésie augustéenne et la rhétorique, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2022, 500 p.

La présente publication, comme le rappelle Hélène Vial dans l’introduction du volume, « est née, sans pour autant en constituer exactement les actes, d’un triptyque de colloques internationaux organisés en 2015, 2016 et 2017 à la Maison des Sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand ». L’objectif de cet ouvrage collectif est d’explorer, dans tous ses aspects, la relation d’influence réciproque entre la poésie augustéenne et le champ rhétorique, ce qui constitue une investigation inédite et multiple dans ses approches.

Voici la recension de ce volume:

FC_CR_H. Vial_La poésie augustéenne et la rhétorique

CR_Luciano Canfora, Politique et littérature dans la Rome ancienne. Des origines à Augustin.

Luciano Canfora, Politique et littérature dans la Rome ancienne. Des origines à Augustin, trad. Aymeric Monville et Luigi-Alberto Sanchi, Paris, Éditions Delga, 2023, 570p.

Rendez-vous est pris avec la grande histoire de Rome et de la Méditerranée antique, prodrome de l’histoire européenne, et avec la langue latine et sa littérature. Le présent volume offre un aperçu des auteurs romains qui ont illustré les liens entre la « politique » – gestion de l’État par les élites, mais aussi relations internationales, lutte des classes et lutte idéologique – et les écrits littéraires. À plu- sieurs égards, on ne retrouvera pas tels quels les auteurs latins classiques trop connus ; ou, plutôt, on les verra avec des yeux nouveaux, on les connaîtra entourés d’une foule d’autres personnages plus ou moins célèbres, on comprendra l’opportunité de se pencher sur leurs vies, leurs drames, leur désir de mettre par écrit les textes qui par la suite – parfois du vivant de l’auteur – sont devenus des « classiques ». Nous devons à Luciano Canfora cet effort méritoire de mettre à la portée du grand public une série de questions qui offrent autant de leçons sur le monde actuel, ses conflits et ses batailles d’idées.

Voici le compte-rendu d’Adrien Bresson:

CR BRESSON Canfora Politique et littérature

CR_D. Jouanna_La Politique : une activité dangereuse en Grèce ancienne ?

Danielle Jouanna, La Politique : une activité dangereuse en Grèce ancienne ?, Paris, Les Belles Lettres, Paris, 2022, 312 p.

Était-ce donc si dangereux de se lancer dans cette activité en Grèce?
De fait, les risques de la vie politique moderne en France n’ont rien à voir avec ceux que prenaient les « orateurs » en Grèce, même s’ils présentent parfois des ressemblances troublantes. Les hommes politiques grecs et surtout athéniens ont connu un incroyable harcèlement judiciaire, se terminant souvent très mal (perte des biens, de la citoyenneté, exil, condamnation à mort) – quand ils n’étaient pas tout simplement assassinés. On s’étonne que Périclès soit mort dans son lit quand on voit la triste fin d’Alcibiade ou de Démosthène.
Cet ouvrage, qui s’appuie sur des textes abondamment cités, intéressera tous ceux qui souhaitent mieux connaître le fonctionnement réel de la démocratie grecque et la comparer à la nôtre… ainsi que les hommes politiques modernes prompts à se référer à ce régime qui ne fut peut-être pas idéal, mais qui reste toutefois admirable à bien des titres.

Voici le compte-rendu de Marie-Pierre Delaygue-Masson :

CR_M.-P D-M_D. Jouanna_Politique_Grèce

Ovide, Contre Ibis (édition bilingue d’Hélène Vial)

Ovide, Contre Ibis (édition bilingue. Texte original latin, traduit et présenté par Hélène Vial), Bordeaux, William Blake and Co. Édit, 2022, 78 p.

Le texte intitulé Contre Ibis, issu du corpus rédigé durant l’exil du poète de Sulmone, est une pièce poétique que l’on édite et traduit peu. S’agissant de traductions en langue française, nous pouvons notamment mentionner l’édition d’Émile Ripert parue en 1937, aux
éditions Classiques Garnier, ainsi que celle de Jacques André aux éditions des Belles Lettres, en 1963. Plus récemment, Olivier Sers, dans son Contre Ibis, suivi de La Syrinx de Théocrite (2017), propose une traduction en vers contenant des annotations en fin de volume
(Christophe Cusset en a rédigé une recension des plus éclairantes). Le volume d’Hélène Vial (maître de conférences de latin à l’Université Clermont-Auvergne), paru aux éditions William
Blake and Co., s’inscrit dans une démarche traductionnelle et vulgarisatrice visant à rendre accessible au plus grand nombre le virulent pamphlet énigmatique d’Ovide, dont la cible ne peut être identifiée avec certitude.

Voici le compte-rendu de cet ouvrage:

FC_CR_H. Vial_Ovide_Contre Ibis

CR_C. Vulliard_M. Alphant_ »César et toi »

Marianne ALPHANT, César et toi, Paris, P.O.L., 2021, 336 p. 

« Je suis César recueillant ces restes comme d’autres l’ont fait : arpentant la terre, relisant La Guerre des Gaules, croisant ici Napoléon III, plus loin Shakespeare ou Guillaume II, Suétone, un révolver, des chevaux qui pleurent, Bernadette Soubirous, un amateur de geocaching. »
Cette phrase ainsi que le titre lui-même, César et toi, résument bien l’entreprise de Marianne Alphant : il s’agit de suivre le parcours de César, en particulier lors de la conquête de la Gaule, et de confronter ce parcours aux traces diverses qu’il a laissées dans le « Toi », c’est-à-dire à la fois la narratrice et le lecteur ou la lectrice, surtout s’ils ont lu ou traduit le général-écrivain. Il ne s’agit donc pas d’une biographie stricto sensu, mais d’une lecture personnelle de cette vie, à partir de détails que la narratrice juge significatifs pour évoquer le personnage et son histoire, en 49 courts chapitres. Le propos est de recueillir quelques débris, des reliques – au sens étymologique, mais aussi au sens religieux pour certains – pour essayer de reconstruire une histoire des peuples vaincus..

Voici le compte rendu de Christine VULLIARD:

CR_C. Vulliard_M. Alphant_César et toi

CR_Filippo RONCONI, Aux racines du livre. Métamorphoses d’un objet de l’Antiquité au Moyen Âge

Filippo RONCONI, Aux racines du livre. Métamorphoses d’un objet de l’Antiquité au Moyen Âge, éditions EHESS, collection « En temps & lieux » 110, Paris, 2021, 352 p.

Est-ce parce qu’à l’heure du numérique florissant le livre, l’écrit et la lecture prennent des formes nouvelles, que se multiplient les ouvrages sur les origines de l’objet livre tel que nous le connaissons aujourd’hui dans son format papier ? À côté du best-seller espagnol d’Irene Vallejo, L’Éternité dans un roseau (Les Belles Lettres, 2021), un peu romantique mais passionné, et en attendant une possible traduction d’Il libro nel mondo antico. Archeologia e storia (secoli VII a.C.-IV d.C.) de Lucio Del Corso qui vient de paraître en Italie en 2022, le lecteur intéressé par l’histoire du livre peut ouvrir l’ouvrage de Filippo Ronconi sans risquer d’être déçu.

Voici le compte rendu de Benoît Laudenbach :

CR_ B. Laudenbach_F. Ronconi_Aux Racines du livre

CR_G. de GUILLAUME DE CONCHES, « Philosophia et Dragmaticon »

Bernard Ribémont, Emilia Ndiaye et Christine Dussourt (traduction du latin et commentaire), Philosophia et Dragmaticon, Paris, Les Belles Lettres (« Sagesses médiévales »), 2021, 460 p., 27 euros, ISBN : 978-2-251-45252-4.

Ce volume, consacré au maître chartrain Guillaume de Conches, réunit pour la première fois dans l’histoire éditoriale de cet illustre commentateur et grammairien, deux de ses œuvres, l’une, la Philosophia, et l’autre, son double, le Dragmaticon. Les auteurs de la traduction et du commentaire souhaitent ainsi mettre en regard et révéler, par contraste diachronique et comparaison doctrinale, leur lien gémellaire constitutif, la valeur philosophique de leurs échos, ainsi que leurs lignes de continuité, de rupture et d’héritage, entre révisions, innovations et approfondissements.

Voici le compte rendu de Guillaume de Conches :

CR_G. de CONCHES_Philosophia et Dragmaticon_B. Ribémont, E. Ndiaye_C. Dussourt

CR_Bibliothèque idéale des mets et des mots

Catherine SCHNEIDER, Bibliothèque idéale des mets et des mots. Parler, boire et manger dans l’Antiquité, d’Homère à Fortunat, évêque de Poitiers, Paris, Les Belles Lettres, 2021, 480 p.

 

La présente anthologie ne couvre pas moins de quatorze siècles de littérature (du VIIIe siècle avant J.-C. au VIe siècle après J.-C.) : composée de trente-quatre entrées, elle constitue un parcours à la fois chronologique et thématique fondé sur des extraits illustrant, chacun à sa manière et en fonction des différents auteurs sélectionnés, l’articulation entre des textes centrés sur la nourriture et ses diverses pratiques ainsi que les mots les accompagnant. D’où le titre à la fois érudit et ludique de cet ouvrage – Bibliothèque idéale des mets et des mots, qui s’efforce de mettre en évidence cette articulation, et ce d’autant que « les sociétés antiques ne conçoivent pas la nourriture comme un plaisir solitaire ; le repas y est, tout au contraire, un espace d’échange et de partage » (p. 9).

Voici le compte rendu de cet ouvrage:

FC_CR_CS_Bibliothèque idéale des mets et des mots

CR_Hédi Kaddour_La Nuit des orateurs

Hédi KADDOUR, La nuit des orateurs, Paris, Gallimard, 2021, 368 p.

Le poète et romancier franco-tunisien Hédi Kaddour (né en Tunisie en 1945) reçoit le Grand Prix de l’Académie française pour son livre Les prépondérants, qui a également figuré parmi les quatre finalistes du prix Goncourt. Avec son dernier opus, La Nuit des orateurs, il plonge le lecteur dans une nuit particulière de la Rome antique, qui, décisive, va présider à la destinée d’une figure célèbre de la littérature et de la politique – Tacite, confronté au pouvoir tyrannique de l’empereur Domitien. Son épouse ou l’éloquence parviendront-elles à le sauver ?

Voici le compte rendu de ce roman :

FC_CR_HK_La nuit des orateurs_février 2022

CR_Nicole Loraux_La Grèce hors d’elle et autres textes

Nicole Loraux, La Grèce hors d’elle et autres textes, Paris, Klincksieck, 2021.

Cet ouvrage rassemble, selon un ordre strictement chronologique, cinquante-six articles écrits par Nicole Loraux entre 1973 et 2003. Il donne à lire le déploiement discontinu, expérimental, de réflexions lisibles sur le même plan que celui des livres publiés, et l’effet d’après-coup de ces derniers, leur reprise sur d’autres plans — toutes ces lignes dessinant ensemble la vaste cartographie d’une œuvre très singulière.
L’article « La Grèce hors d’elle et autres textes », qui donne son titre à ce recueil, rappelle la méthode par laquelle Nicole Loraux n’a pas cessé, selon ses propres mots, de « trouver dans la Grèce (et en abondance) de quoi la faire sortir d’elle-même » en multipliant les stratégies comparatistes, les va-et-vient entre les champs disciplinaires les plus divers (philosophie, psychanalyse, ethnologie, philologie).

Voici le compte rendu de Béatrice Hautefeuille:

CR_B. Hautefeuille_N. Loraux_La Grèce hors d’elle et autres textes_juin 2021