Archives de catégorie : Publications

CR_Bernadette Cabouret, La société de l’Empire romain d’Orient. IV-VIe siècle

Bernadette Cabouret, La société de l’Empire romain d’Orient. IV-VIe siècle, Rennes, Presses universitaires, 2020, 415 p. + XVI pl.

Le présent ouvrage marque une étape importante pour qui s’intéresse à l’Antiquité tardive. Ce champ d’études est désormais pris en considération pour lui-même et non pas seulement comme un moment de transition entre l’Antiquité et le Moyen-Âge. La synthèse que propose Bernadette Cabouret confirme et renforce cette évolution générale. L’Empire romain d’Orient est pour la première fois approché spécifiquement par le biais de la question sociétale. Cette perspective permet d’enrichir considérablement la compréhension que l’on peut se faire de la période. Pour reprendre une métaphore employée dans l’introduction, il s’agit d’habiller de chair l’ossature parfois bien sèche de la donnée historique en tant que telle.

Voici le compte rendu de Delphine Lauritzen:

AA Lauritzen CR Cabouret 2020, La société de l’Empire romain d’Orient_05.04.2021

Exposition virtuelle_Josef Koudelka. Ruines_BnF-François-Mitterrand

Exposition virtuelle Josef Koudelka. Ruines, BnF-François-Mitterrand* : Josef Koudelka, Ruines, Paris, Éditions Xavier Barral/Bibliothèque nationale de France, 2020, 368 p., 170 photographies.

(visite virtuelle de l’exposition – expositions.bnf.fr/koudelka/)

Après la série de rétrospectives consacrées depuis 2002 par la BnF aux grandes signatures noir et blanc photographique, l’exposition Josef Koudelka. Ruines était présentée à la BnF-François Mitterrand, du 16 septembre au 16 décembre 2020 : l’état sanitaire de notre pays ayant conduit à la fermeture des lieux culturels fin octobre, nous n’avons pu aller la voir in situ. Mais la BnF propose sur son site internet de nombreux documents : un dossier de presse très fourni, un diaporama élaboré par le photographe lui-même en rapport avec la « Rencontre autour de l’œuvre de Josef Koudelka », un extrait du film Obéir au soleil de Coşkun Aşar et une visite virtuelle de l’exposition en reproduction numérique.

Voici le compte rendu de cette exposition rédigé par Emilia Ndiaye :

CR_Exposition virtuelle_Koudelka Ruines ENdiaye_1

Recension_D. Cuny, S. Ferrara, B. Pouderon (éd.), Les femmes illustres de l’Antiquité grecque au miroir des Modernes (XIVème- XVIème siècle)

Diane Cuny, Sabrina Ferrara, Bernard Pouderon (éd.), Les femmes illustres de l’Antiquité grecque au miroir des Modernes (XIVème- XVIème siècle), avec un Hommage à Christophe Plantin, collection Christophe Plantin, Beauchesne Éditeur, 2020, 477 p.

Ce volume conséquent et érudit (chaque contributeur présente une riche bibliographie) réunit les actes du LXIe colloque d’Études Humanistes organisé à Tours en juillet 2018 par le CESR (Centre d’Études Supérieures de la Renaissance). Ce colloque était un hommage à Christophe Plantin, le « prince des imprimeurs » du XVIe siècle, né justement à Tours vers 1520 – dont le groupe de recherche et la collection portent le nom –, et à son insatiable curiosité pour les auteurs antiques qu’il a contribué à faire redécouvrir. Son sujet, les femmes grecques illustres célébrées par les érudits de la Renaissance, témoigne de l’intérêt du CESR pour la redécouverte du grec à cette époque : alors que le latin était resté vivace en Occident, le grec avait quasiment disparu et la redécouverte d’Homère et autres auteurs grecs par des humanistes comme Pétrarque et Boccace, Thomas More, Guillaume Budé ou Érasme a changé leur regard sur l’Antiquité.

Voici le compte rendu de Sonia Richasse :

Recension_Sonia Richasse_Les femmes illustres

Recension_Michel BLAY_La déchirure du penser

Michel BLAY, La déchirure du penser. Essai sur l’effacement du logos, Coll. Encre marine, Les Belles Lettres, Paris, 2020, 92 pages.

À travers cet essai, l’historien et philosophe des sciences propose un cheminement très personnel qui conduit le lecteur de la pensée héraclitéenne aux orientations les plus contemporaines de la science, ces dernières n’étant d’ailleurs pas l’horizon vers lequel Michel Blay invite à tourner le regard. Le projet d’un tel parcours sur quelques 80 pages seulement peut de prime abord paraître incongru ou voué à l’échec. Mais l’ouvrage ne se veut nullement somme érudite, bien que l’érudition de son auteur affleure à chaque page, ni démonstration académique. Il faut également comprendre que cet essai, modeste par son volume, s’inscrit dans la continuité de travaux plus étendus, dont il reprend les motifs. Je pense notamment à ces deux livres importants : Dieu, la nature et l’homme. L’originalité de l’Occident, Armand Colin, Paris, 2013 ; La Chair vive et la beauté de l’exister. Quatre chapitres sur l’infini dans le fini, Jean Maisonneuve, Paris, 2015.

Voici la recension de Frédéric Le Blay :

CR Michel BLAY_La déchirure du penser_18.01.21

C. Suzzoni_Hommage à Marc Fumaroli

Marc Fumaroli : la littérature ou « Le bonheur d’admirer »

Marc Fumaroli, qui nous a quittés en juin dernier, était membre du Comité d’honneur du Réseau Antiquité-Avenir. Il avait salué la fondation de notre Réseau avec l’empressement et la générosité qui lui étaient habituels dès qu’il s’agissait de défendre la promotion des Humanités. Nous reproduisons, avec l’aimable autorisation de la revue Esprit, l’article de Cécilia Suzzoni, paru dans le numéro de décembre 2020 :

C. SUZZONI_Hommage à Marc Fumaroli

Recension_Guillaume DIANA_Les Voyages d’Hadrien. Sur les traces d’un empereur nomade

Dimitri Tilloi-d’Ambrosi, Les Voyages d’Hadrien. Sur les traces d’un empereur nomade, Paris, Arkhê, collection « Homo historicus », 2020, 204 p.

Dimitri Tilloi-d’Ambrosi, agrégé et docteur en histoire, prend pour objet de son étude les années de règne de l’empereur Hadrien, abordées à travers le prisme de ses voyages, voyages terrestres et maritimes : l’empereur mène une vie principalement hors de Rome. Dans la recherche d’une « tellus stabilita », Hadrien traverse la plupart des régions de l’Empire pour assurer la stabilité de ce territoire multiculturel et mouvant. Cet empereur, souvent vu comme bon dans l’histoire de Rome, est présenté dans cet ouvrage à travers certaines valeurs cardinales du « bon empereur », mais au fil des pages apparaît aussi sa part d’ombre.

Voici la recension de Guillaume Diana (APGLAV-CNARELA ) :

Recension AA_Tilloi d’Ambrosi_Les Voyages d’Hadrien

Recension_Jérôme LAGOUANÈRE (dir.), La Naissance d’autrui, de l’Antiquité à la Renaissance

Jérôme LAGOUANÈRE (dir.), La Naissance d’autrui, de l’Antiquité à la Renaissance, Paris, Classiques Garnier, coll. « Rencontres » n° 415, 2019, 510 p.

Autrui est un concept dont l’émergence est traditionnellement rattachée à Kant, à Hegel et à la phénoménologie. Le présent volume montre au contraire, en croisant les approches de la philosophie, de l’histoire et de la littérature, comment l’Antiquité païenne et chrétienne avait déjà pensé ce rapport à l’altérité et étudie quel a été l’héritage de cette double tradition philosophique et chrétienne au Moyen Âge et à la Renaissance.

Voici la recension de Franck Colotte :

Recension_J. Lagouanère_La Naissance d’autrui, de l’Antiquité à la Renaissance_FC_VD

 

Recension_Sonia DARTHOU, Athènes. Histoire d’une cité entre mythe et politique

Sonia DARTHOU, Athènes. Histoire d’une cité entre mythe et politique, Passés Composés, 2020, 287 p.

Dès l’introduction, Sonia Darthou rend hommage à Jean-Pierre Vernant, Marcel Detienne et Nicole Loraux, qui ont modifié l’appréhension des mythes grâce à une approche anthropologique,       « en les abordant comme des représentations politiques et idéologiques de la cité ». Elle se propose de montrer dans cet ouvrage que les mythes sont des « discours d’identité » qui ont « un sens politique et social ». C’est ici qu’apparaît l’originalité de sa démarche : pour « penser Athènes », elle analysera l’omniprésence des mythes à travers tous leurs supports, les plus nobles comme les plus humbles. Elle s’appuiera sur les images autant que sur les textes, sur les témoignages de la vie quotidienne autant que sur les œuvres d’art, sur « une insulte au tribunal » autant que sur « l’oraison funèbre de Périclès ».

Voici le compte rendu d’Isabelle Lejault :

Recension_Sonia DARTHOU_Athènes_IL

CR_La langue d’Apulée dans les Métamorphoses

Joseph Dalbera et Dominique Longrée (éd.), La Langue d’Apulée dans les Métamorphoses, Paris, L’Harmattan, Collection Kubaba,                « Grammaire et linguistique », 2019, 325 p.

Les dix-sept contributions de ce volume forment un ensemble que les éditeurs n’ont pas jugé utile de subdiviser en sous-parties pour souligner sans doute l’unité de l’ensemble. Leur brève introduction opère toutefois des regroupements, qui ont justifié l’ordre des contributions : des cinq plus classiques (dans la mesure où elles            « s’intéressent aux voix qui construisent le roman » et en illustrent la polyphonie bien établie, aux quatre dernières plus techniques, puisqu’elles font état des conclusions que permet l’usage des outils statistiques, et de ce que ces recherches induisent pour une nouvelle édition du manuscrit. Les huit contributions intermédiaires abordent divers aspects du lexique, ainsi que des points de morphosyntaxe.

Voici le compte rendu d’Emilia NDIAYE:

CR Langue d’Apulée_EN

Lucio RUSSO, Notre culture scientifique. Le monde antique en héritage

Lucio RUSSO, Notre culture scientifique. Le monde antique en héritage, traduit par Antoine Houlou Garcia, Paris, Les Belles Lettres, 2020, 236 p.

Au cours des dernières années, la question de l’actualité et de l’importance de la culture antique a suscité un vif débat aussi bien en Italie qu’en France, notamment par rapport à la place qu’il faut accorder au latin et au grec ancien dans l’enseignement secondaire. Cela explique sans doute les nombreux livres récents qui abordent le problème, sous des angles différents selon les auteurs. On pourrait dire que l’essai de Lucio Russo poursuit le même objectif ; il présente cependant des traits extrêmement originaux, liés à la formation et aux intérêts de cet auteur.

Voici la recension de Gianluca Piscini :

Recension_Lucio Russo_GP